S’aimer comme on est – partie 3

Après mon voyage en Australie, j’ai retrouvé avec bonheur un semblant de normalité. Les cours ont repris, j’ai retrouvé mes amis, une audition meilleure qu’avant et j’avais une toute nouvelle vision du monde et des relations amoureuses.

J’ai découvert un livre dans cette période de ma vie qui mettait en mots tout ce que j’avais compris : He’s just not that into you de Greg Behrendt et Liz Tuccillo. Ce livre raconte essentiellement que les relations entre deux personnes sont simples à la base, et que pour éviter les déceptions amoureuses, il suffit d’être à l’écoute de l’autre. Pas seulement écouter ses paroles, mais écouter ses actions aussi. Malgré nos bonnes intentions, on ignore trop souvent les drapeaux rouges et on trouve toutes sortes d’excuses pour justifier nos déceptions.

A man who wants to make a relationship work will move mountains to keep the woman he loves

Si une personne choisit de ne pas s’engager pleinement avec nous, c’est que nous ne sommes pas celle qu’il leur faut. Et dire que nous perdons notre temps, notre énergie et parfois notre santé mentale à essayer de leur faire croire l’inverse! C’était mon erreur dans mes relations précédentes. Je pensais que si je faisais un peu plus d’effort, si j’étais un peu plus flexible, un peu plus gentille, on finirait par m’aimer plus, mais c’est faux. Je suis responsable de comment les gens me traitent, car j’ai toujours le choix de l’accepter ou non. Quand on rencontre un nouveau partenaire ou de nouveaux amis, c’est sûr qu’ils auront des idées et des valeurs différentes des nôtres. C’est à nous de décider si on est capable de les respecter ou si c’est quelque chose qui pourrait nous rendre malheureux. Nous avons toujours le choix, il suffit de trouver notre force intérieure et être capable de prendre des décisions qui feront notre bonheur, même si sur le coup, c’est plate et ça veut dire qu’on sera seul pour un bout de temps.

Quand j’ai compris ça, je vous jure que je n’ai pas perdu mon temps. Comme avec ce garçon qui insistait pour me présenter ses parents mais qui ne voulait pas de relation sérieuse, ou celui chez qui j’ai découvert un congélateur rempli de marijuana, ou encore celui qui me disait ne pas vouloir d’enfants car s’ils naissent, c’est pour mourir (true story!). J’ai décidé de croire ces personnes sans chercher à les changer et c’est la chose la plus intelligente que j’ai pu faire. C’est ce qui m’a permis de rester disponible pour rencontrer l’homme qui partage ma vie aujourd’hui.

La beauté du coeur

J’étais dans la fleur de l’âge, j’avais les cheveux longs et soyeux, un beau corps, pas de complexes (ou très peu), mais j’ai commencé à détester l’attention que je recevais pour ma supposée « beauté ». Je voulais qu’on me regarde moi, la personne, et pas moi, le corps. Je suis une femme très sexuelle de nature (apparement, je tiens ça de ma famille paternelle, je suis sûre qu’ils riront en lisant ce commentaire!), et j’ai toujours pensé inconsciemment que je devais compenser pour ma perte auditive en en donnant plus au lit. Il y a beaucoup de gens qui compensent un manque de confiance de cette manière, mais je trouve ça triste parce que je croyais à tort qu’on ne me trouverait pas intéressante d’une autre façon.

Je me suis donc rendue chez le coiffeur et je lui ai demandé de couper ça court, car j’étais convaincue que mes cheveux longs étaient la chose la plus sexy que j’avais. C’était fini de me faire regarder pour les mauvaises raisons. J’avais décidé qu’à l’avenir je serais une fille ordinaire, pudique, qui n’attire pas l’attention quand elle se promène dans la rue. Je pense que je me serais rasé la tête rien que pour avoir un peu de paix et de tranquillité!

Ironiquement, c’est ce soir là que je l’ai rencontré. On célébrait l’anniversaire de ma grande amie Valérie au Petit Chicago, un bar d’artistes au centre-ville. Lorsque je l’ai vu, j’ai cru qu’il s’agissait d’un garçon que j’avais croisé quelques temps auparavant, alors je lui ai envoyé un signe de la main amical. Quand il s’est tourné, j’ai figé. J’avais salué un inconnu! J’étais trop embarrassée de mon erreur pour le regarder à nouveau, mais j’ai dû piquer sa curiosité car un peu plus tard dans la soirée, il s’est approché doucement de moi pendant que j’étais seule au bar. La musique était très forte, alors il s’est penché pour parler dans mon oreille. Je me suis reculée pour lire sur ses lèvres. Il s’est approché encore plus. Et moi je me suis reculée encore. Coudonc, est-ce que je pue, qu’il m’a dit? Non, non, je suis sourde et je lis sur les lèvres. Ah bon. Ça n’a pas semblé le déranger outre-mesure et nous avons jasé un peu avant d’aller retrouver nos amis respectifs. À la fin de la soirée, nous nous sommes retrouvés pour danser ensemble, mais mon idée était faite. À voir sa confiance en lui, c’était clairement un tombeur. J’ai même dit à mes amis en sortant qu’il ne m’intéressait pas du tout! Si on m’avait dit à ce moment qu’il deviendrait mon mari et le père de mes enfants, je me serais roulée de rire sur le trottoir!

Une photo prise le soir de notre rencontre
En cherchant des images pour illustrer ce billet, je suis tombée sur cette photo, prise le soir de notre rencontre. On peut apercevoir Ben et Martin (le garçon d’honneur à notre mariage) à l’arrière de nous. À ce moment, nous ne nous étions pas encore parlé!

Moi, la fille super techno, j’ai invité Benoit, le néophyte, à venir chatter sur MSN Messenger, mon alternative au téléphone. Il n’avait jamais utilisé la messagerie instantanée avant et il savait à peine se servir d’un ordinateur pour faire ses travaux (et je n’exagère pas!). Nous avons échangé pendant une demie heure, ce qui était énorme pour lui! Pour notre première « date » officielle, nous nous sommes donné rendez-vous dans un petit café. Je l’ai trouvé vraiment sympathique et ce soir-là, nous avons jasé longtemps (oui, on est plates comme ça!) et nous nous sommes endormis dans les bras l’un de l’autre, avec l’étrange sensation que nous nous connaissions depuis longtemps.

Ben fait partie de ces gens chanceux qui semblent toujours à l’aise peu importe la situation dans laquelle ils sont. Il a des aptitudes innées pour communiquer avec les autres, ce qui m’impressionne encore aujourd’hui car moi je ne suis définitivement pas née avec ce gène-là! Il a aussi été le premier à voir mon handicap comme une qualité, quelque chose qui augmentait ma valeur plutôt que de la diminuer. Il est tellement fier de me présenter aux gens et expliquer toute la marche à suivre pour que je comprenne bien. Il est rapidement devenu un ardent défenseur de mes droits, que ce soit pour obtenir un système de sous-titrage au cinéma près de chez nous, ou insister pour que j’aie droit aux mêmes services que les autres.

Quand je l’ai rencontré, il jouait de la batterie dans un groupe de musique, groupe dans lequel il est plus tard devenu guitariste et chanteur. Il avait même des groupies et signait des autographes lors des spectacles. Et moi, je ne pouvais même pas dire si sa musique était bonne! C’est alors qu’il a commencé à me chanter des chansons en mettant ma main sur sa guitare et sur sa gorge pour que je puisse sentir les vibrations et ainsi mieux comprendre les nuances et les subtilités de la musique en me propulsant dans un nouvel univers : le sien.

J’avais alors mon nouvel implant depuis un peu plus d’un an (lire : L’implant cochléaire à 21 ans), mais comme je n’avais pas fait de réadaptation ni de tests, j’ignorais le potentiel de mon nouvel appareil. Un soir alors qu’on se préparait à dormir, Ben a fermé la lumière avant que j’aie eu le temps de l’enlever et de le déposer sur la table de chevet. Sans y penser, il s’est mis à me parler dans le noir, et mon cerveau a fait comme un point d’exclamation. Paniquée, j’ai allumé la lumière et je lui ai dit, avec excitation et sans trop y croire : J’ai compris! Pour moi c’était comme un miracle. Je n’avais jamais rien entendu d’aussi clair dans le noir avant. Encouragés par cette petite victoire, nous avons refermé la lumière pour assister à un moment historique :

Ben : La vache fait meuh!
Moi (en riant et en pleurant) : La vache fait meuh!

Ben : le chat fait miaou!
Moi : le chat fait miaou!

S’ensuivirent les sons de tous les animaux de la ferme, que je compris sans efforts. À un point tel que je me suis exclamée : c’est trop facile! J’étais tellement heureuse, c’était complètement fou de voir les mots apparaître comme par magie dans ma tête. Le moment d’extase fut de courte durée car lorsque Ben essaya de dire autre chose sur un autre sujet, je n’ai pas compris immédiatement comme les autres fois. C’était évident que j’entendais mieux qu’avant, mais ce n’était pas parfait, ça me prendrait toujours un certain effort et des indices pour réussir à bien comprendre.

À ce moment-là, je travaillais comme graphiste une journée par semaine à Montréal. Je partais le vendredi matin très tôt en autobus et je faisais le trajet de 2:30 jusqu’au centre-ville, pour ensuite revenir à Gatineau une fois ma journée terminée. Ben venait souvent me porter le matin pour m’éviter de prendre un taxi, mais j’étais trop fière pour lui demander de venir me chercher à nouveau le soir, alors je prenais le transport en commun pour revenir chez moi. Un soir vers 23h alors que je patientais pour mon autobus, un groupe de jeunes s’est mis à se disputer et à se battre à l’extérieur de l’abri-bus où j’étais. La vitre a éclaté en mille morceaux. J’en avais dans mes vêtements, mon sac, mes bottes. Après l’incident, j’ai attendu un autre 45 minutes pour mon autobus en tremblant parmi les débris. Quand j’ai raconté ça à Ben le lendemain, il était hors de lui que je ne lui ait pas téléphoné pour venir me chercher. Tu voulais que je te téléphone avec quoi?, que je lui ai dit. Je ne sais pas comment ça marche et je ne connais même pas ton numéro! Il m’a amené la journée même acheter mon premier téléphone cellulaire. J’ai pris le plus petit forfait possible avec les textos illimités. Au moins maintenant, j’avais une façon de communiquer en cas d’urgence.

À peine 2 mois après notre rencontre, j’ai obtenu mon diplôme en design graphique. J’avais des plans pour l’avenir, mais aucun qui me faisait rester à Gatineau. J’avais soumis ma candidature pour aller travailler une année en Europe et si ce plan ne fonctionnait pas, je voulais déménager à Québec (J’adore cette ville!). Lorsque les parents à Ben m’ont proposé d’aller habiter chez eux en attendant que Ben termine ses études aussi, j’ai accepté. Ils m’ont accueillie à bras ouverts et pour la première fois, je me suis sentie comme chez moi à Gatineau. Et je ne suis jamais partie finalement!

Trois ans plus tard, nous nous sommes mariés. Nous avions acheté notre première maison et j’étais enceinte de 4 mois. C’était tellement surréel, je n’avais jamais pensé que quelqu’un, un jour, voudrait passer sa vie avec moi. Martin, notre garçon d’honneur, a fait un discours lors de notre mariage qui s’est terminé par une phrase que je n’oublierai jamais et qui nous décrit parfaitement :

Nancy, c’est la couleur sur la musique de Benoit

Le jour de notre mariage en octobre 2008
Le jour de notre mariage en octobre 2008

Puisqu’il faut dire

C’est impossible pour moi de résumer plus de 10 ans d’expériences et de vie commune en quelques mots dans un billet de blogue. Notre histoire n’a peut-être pas commencé avec un coup de foudre, mais je trouve que c’est bien ainsi. J’ai appris à l’apprécier, à le connaître et à lui faire confiance avant de lui confier mon coeur. Et surtout, nous avons appris à communiquer. Je ne compte pas le nombre de fois où nous sommes revenus d’événements ou de partys entre amis avec moi qui pleurait à chaudes larmes dans la voiture parce que je n’avait pas pu suivre les conversations. Je me sentais comme un fardeau pour lui, qui était tellement sociable, car je voulais qu’il puisse avoir du plaisir sans avoir à « s’occuper » de moi. Ça été beaucoup d’ajustements au début pour trouver un équilibre qui nous convenait à tous les deux, mais comme Ben est une personne très intuitive, dès qu’il voyait que je commençais à être fatiguée ou à avoir moins de plaisir, il me proposait de partir. Juste ça, ça m’aidait beaucoup.

Et puis petit à petit, j’ai appris à connaître ses parents, ses frères et ses amis et ils ont appris à me connaître eux aussi et nous avons trouvé des trucs, comme mieux choisir nos activités, mieux se placer ou mieux éclairer. Les soirées autour d’un feu, certains jeux de société (deviner des chansons, ou des jeux avec plusieurs participants en même temps) et les endroits bruyants sont et resteront toujours difficiles pour moi, mais nous avons appris à y trouver notre plaisir.

J’imagine notre amour comme un arbre qui grandit un peu chaque jour et qui devient plus solide et plus fort avec chaque année qui passe. On a beau perdre des branches après les tempêtes, ça ne fait que solidifier davantage celles qui nous restent et encourager les nouvelles pousses. Et il y a trois magnifiques oisillons qui ont fait leur nid dans le creux de nos coeurs. Promis, je vous parle davantage d’eux dans un prochain billet.

Tout ça pour dire que, lorsqu’on se respecte et qu’on s’aime comme on est, il est possible de trouver quelqu’un avec qui nous pouvons être nous-mêmes et nous sentir en sécurité. J’ignore ce que l’avenir nous réserve, mais je sais qu’un arbre ne peut grandir qu’avec du soleil, il lui faut de la pluie aussi. Et moi je compte bien avoir un arbre centenaire!


12 Comments

  1. Bonjour Nancy,

    Je voulais simplement prendre une petite minute pour pouvoir te dire à quel point je suis tombé sous le charme de ton blog depuis ses tout début et que je suis heureuse que tu continues de partager ton histoire. Cela prend du courage de s’ouvrir ainsi, et tu le fais si bien que je crois que tu pourrais discuter des sujets les plus tabous et tout de même être capable de passer le message sans choquer personne. J’avoue que j’avais toujours admiré ton esprit fonceuse et sans peur (faire de la danse et être une vraie casse-cou à la caserne des pompiers 😉 ) donc en lisant ton blog, ce ne fut qu’une confirmation de mon opinion d’enfant.
    Merci d’ouvrir une porte sur ton aventure: c’est touchant, émouvant, drôle, et en même temps: ça éduque 🙂
    -xox- Jessie

    • Nancy Reply

      Bonjour Jessie,

      Je te remercie d’avoir pris une minute pour m’écrire ici! C’est ironique parce que moi aussi je suis ton blogue depuis ses débuts et tu as une plume franche et originale que j’aime vraiment beaucoup! Personnellement, j’ai toujours peur d’ennuyer les gens avec mes histoires, mais quand je te lis, j’en prendrais toujours plus, alors j’ose seulement espérer que ceux qui me lisent se sentent comme moi quand je te lis! Entre blogueuses, je te dis au prochain billet! 🙂 xox

      • Marie-Andrée Reply

        Je confirme, impossible de nous ennuyer, tes récits nous captivent et on en veut plus 🙂 merci pour ta générosité Nancy.

  2. Carmelle Robichaud Reply

    Salut ma belle Nancy.
    Je dévore ton blog tout d’un trait et aimerais la continuité tout de suite.
    Vraiment je suis impressionnée que tu puisse exprimer tes sentiments
    en un texte si intéressant. On apprend à te connaitre toujours plus même si sa fait longtemps qu’on te connait. Nous les McLaughlin on a la vessie proche des yeux et chaque fois que tu envoie ton blog on doit garder les kleenex pas trop loin. Je t’aime chère nièce et est très fière de toi. Au plaisir de te relire. xoxoxoxox

    • Nancy Reply

      La vessie proche des yeux! hahaha c’est la première fois que j’entends ça mais c’est vrai, moi compris 🙂 Je continue à écrire, ne t’inquiète pas, il m’en reste encore beaucoup à raconter! Merci de me lire!

  3. Notre belle et chère Nancy,

    Je prends le courage de t’écrire pour te féliciter et te saluer pour t’encourager à poursuivre ton beau et bon projet de blog.
    Je suis émue de tes histoires et tu m’inspires à faire confiance à la vie.
    Merci pour partager une petite partie de ton intimité.
    Salutations sincères à toi et ta famille !
    Vive le printemps et l’été pour les activités extérieures.

    Maud
    Une consoeur Sourde 😉

  4. Sylvie Paulin Reply

    Bonjour Nancy,
    Je voudrais te féliciter pour ton blog. J’adore te lire; tu as une très belle plume. Je suis certaine que tes parents doivent être très très fiers de toi. En tout cas moi je le suis de voir cette p’tite fille de la région avec un si beau talent. Continue et ne doute jamais de ton talent.

  5. Euclide McLaughlin Reply

    Ah ,Nancy quand j’ai vu que tu avais écrit un autre bout de ton histoire je me suis empresser de m’assoir confortablement pour déguster mot après mot et ce jusqu’à la fin, dont j’ai trouver trop court a mon goût parce que ton histoire ressemble un peu a la mienne.je ne suis pas complètement sourd mais a chaque test auditif mon audition descend un peu et le dernier test j’entend 20% a gauche et 15% a droite et que on a parler d’implant osseux ou cochléaire. J’avoue que ca me fait un peu peur et que si mon docteur m’aurait dit çà 5 ans passé je lui aurais dit non mais maintenant je suis déjà un(semi) vieux de 57 ans qui a maintenant 5 petits enfants je la chose que je ne voudrais pas perdre c’est leur cris de joie quand ils me voient ils me crient un énorme  »ALLÔ Pépère » et ce sont ces petites choses de la vie qui te donne la force et le courage de continuer. Lâche pas Nancy c’est le fun de voir tout le chenin que tu a parcourut et continue de nous faire découvrir ton histoire et merci.

    • Nancy Reply

      Bonjour Euclide,
      Selon moi, il n’y a pas d’âge pour avoir un implant cochléaire! Et entendre ses enfants ou petits enfants même quand ils chuchotent, ça fait partie des grands bonheurs de la vie. Si c’est ce que tu désires, je t’encourage et je serai là pour répondre à tes questions si tu en as. Bonne continuité!

  6. Ha! Tu écris tellement bien mon amie. Un de tes talent parmi bien d’autre. Merci de partager ces parcelles de ta vie. Je me sens choyée de t’avoir comme amie. xoxox

  7. kathy mallet Reply

    Bonjour ma belle Nancy! Oui c’est vrai que tu es belle, même petite je me rappelle de tes beaux yeux quand on jouait au restaurant le Marinier où ma mère (Adèle) travaillait. Je te félicite pour ton courage et ton audace. Tu écris très bien et facile à comprendre. Je vais faire imprimer ton histoire pour maman, elle a un problème d’audition (depuis plus d’une dizaine d’années que je la poussais à aller chez l’audiologiste contre son gré) puis ma famille lui disait aussi car elle manquait les conversations, n’entendait pas le téléphone, lisait bcp sur les lèvres des clients, bof c’est seulement un été lors d’un voyage à Sept Iles pour un mariage qu’elle a avouée entendre que des  »bourdonnements » lorsqu’il y avait plein de gens. Son dommage est tellement profond qu’un appareil l’aide peu. Elle avait rempli le questionnaire pour implant cochléaire suggérer par médecin et je l’ai aidé puis j’ai vu qu’elle avait écrit  »20ans qu’elle s’était rendu compte de la diminution… » Elle était en déni ou ne voulait pas se l’avoué mais on en est rendu là et elle a décidé Non à l’implant malgré sa bonne santé son âge est là. Je te raconte tout ça car oui les gens autour de toi t’aime, t’aide et sont patient!! Moi je dois apprendre à vivre avec sa surdité (pas autant qu’elle) car on prend pour acquis et ne comprend pas comment ça nous affecte. J’ai une petite fille et j’aimerais bien qu’elle puisse l’entendre gazouiller mais, elle trouve ses moyens à elle pour communiquer et avoir du plaisir avec, que c’est beau à voir!! Continu ton beau travail, ta famille, tu as de quoi être fière!! xo Kathy

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